Collectif Encore Heureux...
Rencontres 2015
L’homme peut beaucoup
si la servitude ne lui rétrécit pas la poitrine.
Friedrich Hölderlin
Ce sont les clubs et les Associations qui ont fait tout le mal.
J’impute tous les évènements
qui viennent de se dérouler à Paris aux clubs et aux réunions,
au désir de ces gens de vivre mieux que leur conditions ne leur permet.
(Un policier du gouvernement de défense nationale en 1872,
après les évènements de la Commune de Paris)
« Je ne me souviens pas comment
Freddie G. Philips a connu Street Voice
(journal de rue des sans-logis de Baltimore ) ;
il n’est jamais venu au lieu d’accueil, mais il est entré un jour
dans le bureau du journal, avec des textes. Entrer quelque part,
sans un cv, un dossier médical, des fiches de paies... »
Curtis Price, Street voice, Paroles de l’ombre
Depuis deux ans, à la Fonderie, le collectif « Encore heureux... » crée des associations inattendues entre patients et impatients, membres de GEM, travailleurs d’IME et d’ESAT, éducateurs, moniteurs, précaires, formateurs, psychologues, psychiatres, intermittents, bricoleurs, intervenants dans la danse, au théâtre, au cinéma, etc., qui sont amenés à construire ensemble le chemin de faire de cette initiative.
Ces rencontres, le collectif n’en est pas le seul artisan. Des envies, désirs, promesses, réciprocités suivent désormais leur propre cours, pour inventer des lieux où vivre : au sein d’un hôpital de jour, d’un GEM, d’un lieu culturel, d’une clinique, d’un foyer d’accueil ou d’un quartier. Prendre des nouvelles de ces différents chemins, résister aux assignations qui nous rétrécissent la poitrine, c’est à cette attention particulière que répondent ces invitations.
Cette année, « Encore heureux... » se présente sous la forme de rencontres, de représentations, de concerts, d’expositions, de radiophonie et d’ateliers, laissant ouverts des circulations obliques ou fortuites : partager une discussion, une lecture de poèmes, une projection ; regarder des tâches solaires au télescope ou lancer un appel à la radio, venir là alors que rien ne vous prédisposait à entrer. Au mois de juin, la Fonderie ouvrira ses portes pour tenir la promesse d’un lieu où l’on peut se tenir debout et prendre le temps de déplacer les cadres habituels, créant ainsi, ce qui ne va pas de soi, une circonstance propice au partage du quotidien.
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MARDI 9 JUIN À PARTIR DE 20H30
Observatory V conférence sur les étoiles
pour l’inauguration d’un téléscope à la nuit tombée
AVEC Patrick Salètes & Dominique Bénard
Dominique Bénard et Patrick Salètes, de l'Association SIDEAL, vous invitent à l'opéra cosmique. Jupiter et Saturne seront peut-être des nôtres, si la météorologie est clémente ce soir là.
Ensemble, nous tenterons de saisir l'insaisissable, de toucher l'intangible, de sonder l'immensité du ciel. Nous nous laisserons entrainer dans cet immense tourbillon d'étoiles et de planètes, de lumière et de poussières. Les mouvements du cosmos, qui régissent nos vies, se révèlent être en fait un turbulent désordre. Comment penser cette agitation permanente qui se cache derrière le calme apparent d'une nuit d'été ? Aristote, Kepler, Galilée, Newton façonnent des images du monde qui tentent de rendre compte des phénomènes que nous observons. Mais la lunette de Galilée permet de stupéfiantes révélations : Vénus a des phases comme la Lune, et quatre petites planètes gravitent autour de Jupiter ! Notre vision du Monde en sortira transformée.
En juin 2014, un groupe de l’IME Vaurouzé est venu construire quatre cabanes dans le hall de la Fonderie ; trois furent dédiées à l’écoute d’archives sonores, une autre au cinéma. L’expérience s’est poursuivie cette année. À la Fonderie, Franck Boucher, éducateur, Olivier Nourisson, plasticien, Donatien Bertron, Christopher Broute, Kevin Pageaud, Chamil Machaev, Nadège Marais et Noémie Payen, de l’IME Vaurouzé, se sont donnés rendez-vous depuis le mois d’avril 2015 pour construire un télescope miroir 130-900. Fabriqué avec des matériaux de récupération (restes de décors de théâtre, de cinéma ou de sculptures d’art contemporain...), réalisé dans l’atelier de construction du théâtre, le télescope sera inauguré le 9 juin avec des astronomes amateurs du Mans et l’association SIDEAL.
Le 18 juin, le télescope sera acheminé sur une charrette à l’occasion d’une déambulation publique vers l’IME où il sera fixé sur une plateforme installée sur le terrain de foot.
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MERCREDI 10 JUIN À 20H au Ciné-poche / MJC Jacques Prévert
Une tempête
Projection & rencontre (45 minutes)
au Ciné-poche / MJC Jacques Prévert 97 grande rue au Mans
AVEC Akim Rahmoune, Antje Lehry, Alain Tarrieu, Auguste Fernandes, Baki Meguenni, Bénédicte Le Mouël, Caroline Aiyo, Catherine Lamothe, Daniel Alleaume, Daniel Rozados, Didier Martineau, Frédéric, Gilda Fine, Guy Lamacq, Helen Cosson, Jane David, Jean-Marie Grisard, Jean-Baptiste Leroux, Joachim Gatti, Kamel Bélaid, Sébastien Descoins, Khaled Bessaad, Khaled Kedim, Marianne Captant, Michelle Gauci, Olivier Derousseau, Recsmei Chan, Sarah Rodhe, StéphaniE Béghain, Sylvain Davoine, Tariq Seghir, Tristan Varlot, Wang Tran, Zinn Atman.
Au printemps 2013, des patients et soignants de l'Hôpital de Jour « Le Gingko », acteurs de la Troupe « Les Envolées » d'Aulnay-sous-Bois viennent à l'invitation du collectif « Encore heureux... » séjourner au Mans afin de présenter l'intégralité de La Tempête de William Shakespeare, sur le grand plateau du théâtre de La Fonderie.
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En marge des répétitions de La Tempête, un atelier de gravure s’installe. Il est ouvert à tous, puisque tout le monde vient graver une image, qu’il soit du GEM « Les Envolées », de la Fonderie, d’ « Encore heureux... » ou d’ailleurs. Entre deux répétitions, on dessine, grave, imprime. À peine réalisés, les tirages sont exposés aux yeux de tous et accrochés à un fil tendu à travers le grand hall de la Fonderie.
Alors qu’aucune indication préalable n’est donnée aux apprentis-graveurs, l’à côté, à savoir les répétitions de La Tempête, donnent une cohérence d’ensemble à ce qui à l’occasion se fabrique. Les mots de Shakespeare se font image(s). Le pays qui se dessine dans les têtes et dans les corps apparaît au fil des répétitions. Les mots deviennent par la médiation de la gravure un pays à habiter.
Et si ces gravures étaient les premiers photogrammes d’un film à venir ?
En janvier 2014, un atelier gravure et cinéma s’ouvre à Aulnay-sous-Bois au sein du GEM. Joachim Gatti, Olivier Derousseau, Tristan Varlot, Jane David, Michèle Gauci les animent en vue de la création d’un film. D'autres gravures apparaissent, des repérages sous forme de plans-vidéo sont réalisés collectivement, des textes naissent à partir de prises de notes et d'images gravées. Au mois de mai, pendant trois semaines, à raison de trois fois quatre jours, un tournage a lieu comme dans la vraie vie ; à cette occasion Jean Baptiste Leroux et Kamel Bélaid rejoignent l'équipe, respectivement au son et à la lumière. Ce film est en voie d'achèvement et sera présenté le 10 juin au Ciné-poche / MJC Jacques Prévert.
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JEUDI 11 JUIN À 14H30 ET 20H
Les Myrtilles de la colère
Opéretto-polar
ORCHESTRATION Didier Philippoteau & Marie Matherat
SCÉNARIO, lecteurs-chanteurs la bande des blogueurs du GEM La Locomotive à Reims
Le GEM (Groupe d’entraide mutuelle) La Locomotive vous présente son nouvel opéretto-polar, Les Myrtilles de la colère, qui est le résultat de la création collective d’un atelier d’écriture et d’un atelier de chant. Collective aussi puisqu’elle réunit adhérents du GEM, artistes, animatrices, soignants...
Une troupe d’une vingtaine d’écrivains, de chanteurs et de lecteurs sera sur scène pour raconter et chanter, cet opus numéro deux, qui fait suite à un premier épisode, « Du rififi à Carnegie ». Dans Les Myrtilles de la colère, vous retrouverez avec plaisir les blogueurs et l’inspecteur H, la bande à Dédé la Gaufrette, la diabolique araignée Kumo et bien sûr l’infâme Autrichien, tout cela sur fond de vignoble champenois.
Bien enlevée, polyphonique, cette lecture vivante vous transporte dans une intrigue historico-policière dans laquelle l'humour et l'imagination vous tiennent en haleine jusqu'au dénouement aussi étrange que drolatique.
Les voix racontent, chantent, construisent le rythme d'une histoire qui s'inspire du terroir et fait quelques références à la guerre 14-18, surprise d’un inconscient collectif s’il en est, qui nous ramène au centenaire de ce moment de destruction de notre région...
Un petit extrait « Et ça distribue des uppercuts ! Ça fait splam ! Ça fait split ! Ça fait schbou ! ou bien plaff ! Sheba ! Pap ! Plop ! Wiizzz ! Une partie des hommes de Dédé La Gaufrette est KO au sol, les autres prennent leurs jambes à leur cou et décampent... Seul L’autrichien reste intouchable. »
Polar magazine
Nous avons rencontré le Collectif « Encore heureux... » un jeudi soir du mois de janvier dernier dans notre repère de blogueurs. Séduits par l’expérience menée à La Fonderie, très vite nous avons eu envie d’aller jouer avec eux et de faire plein de nouvelles rencontres !
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DU 9 AU 11 JUIN À PARTIR DE 10H & 12 JUIN À PARTIR DE 14H
Atelier ouvert Poterie
Par Christiane Gobil et en compagnie de Patrick Mahieu – ESAT ATIS de la flèche – Apajh 72.
« Nous avons construit un four en papier sur le parking de la fonderie, pour cuire la poterie faite le mardi après-midi à l'atelier poterie au Carnoix (prés de l'ESAT à La Flêche). Un four en papier ça consiste à mettre des morceaux de bois en longueur, en forme de tipi. Le tipi est recouvert de papiers journaux trempés dans la barbotine. Cela met 6 heures à cuire, à 1000°. Normalement le four est posé sur l'herbe, mais là sur le parking devant La Fonderie, il ne faut pas cramer le bitume. Nous avons mis de la terre, des briques, pour poser la poterie dessus.»
Christiane Gobil, « Encore heureux...» à Radio Alpa le 23 juin 2014
L'atelier s'est déplacé l'année dernière lors des rencontres pour mettre en commun ses pratiques et exposer des œuvres. Les compagnons potiers sont conviés cette année à poursuivre les échanges engagés. Christiane Gobil, de l’ESAT ATIS où elle a travaillé 28 ans, propose de faire découvrir la pratique de la poterie dans le grand hall sous la forme d'un atelier ouvert.
Elle accueillera les 9 et 10 juin les élèves de la CLIS de l’école primaire Jean Macé du Mans, et le samedi 13 juin, l’association des Familles Rurales pour une formation aux techniques de la terre et du bois.
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VENDREDI 12 JUIN À 11H
Atelier ouvert Pholharmonie
Une Pholharmonie concertante
Depuis 2013 l'Ensemble Offrandes propose des séances d'explorations sonores collectives baptisées pholharmonies, à l’occasion des journées « Encore heureux...» À partir d'oeuvres du répertoire symphonique, les participants, musiciens ou non, sont invités à s’associer le temps d’un mouvement musical. Utilisant la voix, le corps aussi bien que des objets trouvés ou fabriqués, tous se retrouvent dans l'acte symphonique (faire le beau ensemble). Sont interrogés des gestes comme l'ostinato, le crescendo, le contraste, la texture, le silence ou la respiration... Le tout avec pour principal souci la présence aux choses, à soi, à l'autre, et l'attention à la qualité de concentration, afin de soigner l'éclosion sonore.
Venez partager cette Pholharmonie concertante, avec le pianiste Samuel Boré qui en assurera la partie soliste, sous l'impulsion de Martin Moulin.
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SAMEDI 13 JUIN À 18H
La femme-baleine
Les Volontiers / création 2015 / Compagnie Auguste Burin
AVEC LES ACTEURS Jonathan Auguin, Damien Evrard, Stéphane Juglet, Jocelyne Lediguerher, Laurent Lemaitre, Justine Rome, Clément Villa, Pascal Vovard.
MISE EN JEU Frode Bjornstad & Claudie Douet
REGARD EXTÉRIEUR, ASSISTANTE Victoria Horton
SCÉNOGRAPHIE Éric Minette
CRÉATION SONORE Areski Luca
Le groupe Les Volontiers existe depuis février 2013. Il est né de la rencontre entre des artistes et des personnes issues de lieux de soins et d’accueil de la Sarthe adhérant à l’association Actes.
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Nous nous sommes retrouvés en octobre 2014, les bras le long du corps, silencieux.
Par quels chemins allions-nous passer?
Et puis Stéphane a apporté ses poèmes d’amour sur des feuilles volantes : « Tes yeux brillent tellement qu'ils reflètent tout l'amour que j'ai pour toi. Je sais que tu m'aimes à la folie, pour le pire et dans la joie ». Justine l'a écouté et elle a dit, elle a chanté : « C'est la classe ! La classe ! »
Et puis Clément a désiré ce conte étrange de la femme-baleine, qui raconte l’amour impossible, et on a fait venir la baleine.
Le plateau s’est transformé en plage et là, là, c’est la mer, on la voit. Clément s’est mis à danser comme il sait le faire et Laurent est monté sur la table, il a lancé ses bras, proféré des ordres, « Debout... assis, toi...toi... couché... » et on s’amuse un peu à lui obéir.
Justine a rejoint Clément dans sa danse et Jonathan a été pris d’une idée subite : il coche ses répliques, avec sérieux. Il va les savoir par cœur.
Jocelyne a jeté au loin devant nous, « Mer, vagues, prenez moi, emportez-moi ». Et Pascal lui répond, « La mer monte et mon cœur se dilate ».
Damien a observé tout ça d’un œil critique. Damien nous a ramenés à la raison : « Vous en voulez de l'amour, c'est quoi l'amour ? L'amour est pour moi un sentiment tout à fait étranger... »
Partager le trac, la joie, la patience pour voir se construire un jeu, un vrai jeu d'acteurs. A la recherche d'une présence.
C’est quoi, la présence ? C’est quoi, être présent ?
Notre chance à nous les Volontiers aura été de trouver en chacun des autres quelqu'un qui sait l’entendre, c’est-à-dire le guider vers ce qu’il a à faire et à dire.
La création de ce spectacle a été soutenue par la Fonderie, l'association Actes, la Fondation MMA, la BPO, et la Compagnie Auguste Burin.
La femme-baleine sera également présentée lors du Festival Actes du 15 au 17 juin 2015 Salle Jean Carmet à Allonnes.
SAMEDI 13 JUIN À 19H30
Turbulents !
Concert
Les musiciens autour des turbulents
QI VRES Gilles Wolf, Philippe Duban
RÉPERCUTIONS Benjamin Colin
CONTRECHANTS Fantazio Denys
TROMPAT Aymeric Avice
INGÉNIEUR DU SON Olivier Bodin
CRITARE Greg Colin
PERCUSSIONS Laurent
Turbulences ! est une association qui développe depuis 1992 un travail de création dans le domaine des arts vivants et de médiations artistiques pour et avec des personnes avec autisme ou troubles apparentés.
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On a des tambours méchants au groove impertinent, on a des textes, des cris, des oooh, des haaa, des rires, des hoquets et des imitations de mangas.
On a des sons pointus, des sons ronds, des tirades, des silences.
On a fait des cabarets avec.
On ne sait pas si on est clowns, musiciens ou public.
Les Turbulents sont tout terrains et sont des show-men à l'ancienne, parce qu'ils n'ont peur de rien, pas peur du public, ni des armées ennemies!
Fantazio, Aymeric Avice, Benjamin Colin, on s'est retrouvé dans le même bain que les Turbulents, plusieurs fois, et dès qu'on remet le nez dedans avec eux, même après un an sans se voir, c'est reparti comme en quarante.
Tout le monde met sa combinaison, reprend ses chants et ça chante comme en 45.
Et ça joue comme en 2009.
Chapiteau des turbulents, à Paris, la Villette, Lavoir moderne parisien, à chaque fois c'est différent, à chaque fois tous les deux ou trois ans, à chaque fois, au quart de tour ça redémarre,
les tambours n'ont jamais la langue de bois.
Ils travaillent toute l'année, une vraie bande qui tourne partout, ils font des kilomètres en camion. En camion bleu, le camion qui se casse la gueule tout le temps, texte de Thomas.
A Limoges, chanson de l'autre Thomas.
Le blues d'Otto,
Le zouk de Vanessa, le dialogue spécial Manga One Piece de Mathias, l'ode au Vietnam de Charles, la danse de Michak, le hip-hop de Martial, le poème dadaïste et cruel de monsieur Alexandre, tout ça se transforme de fois en fois, et tout ça retombe toujours sur ses pieds, comme un chat.
On est venu à La Fonderie pour enregistrer tout ça.
Les Turbulents sont encadrés notamment par Philippe Duban, Fabienne, Gilles Wolf, Greg, Laurent, et bien d'autres.
Nos amis musiciens sont aussi parfois serveurs, cuisiniers, monsieur Loyal.
Ils sont de joyeux polymorphes.
Gilles Wolf travaille la musique avec eux très régulièrement, et nous on débarque comme un cheveu sur la soupe, et on est toujours bien accueilli, pas d'histoire de territoire à défendre,
parce que chacun sait où est sa place.
Cette fois, on vient faire un disque, pour que nos tubes soient entendus par le plus grand nombre dans le monde, rencontrer tous ceux qui seront là, faire du show, du froid, consolider les liens avec « Encore Heureux... », nourrir la bête qu'est la situation où on va les uns vers les autres, mais concentrés, hein, on s'éparpille pas trop, ok, croiser les autres groupes et s'arrêter, regarder, s'imprégner sans même s'en rendre compte.
DU 15 AU 19 JUIN DE 15H À 17H
Radiophonies - Atelier général
Émissions publiques et en direct, en coopération avec Radio Alpa (Le Mans), Radio Primitive (Reims) et le Collectif Humapsy depuis le grand hall de la fonderie
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« Plutôt que de faire les choses de son côté »
Suite aux émissions de l’an dernier (consultable sur le site radioalpa.com), un studio radio sera de nouveau ouvert entre le 15 et le 19 juin dans le Grand hall de La Fonderie, de 15H à 17H.
L’objet de ces émissions est de partager des moments de discussions, d’écoutes et de lectures, en présence des différents collectifs et groupes accueillis au sein de l’Atelier Général. Un temps sera également consacré cette année à des espaces en construction, lieux de soin en particulier (à Toulouse, Marseille, Saint-Denis...), en faisant appel à ceux et celles qui, aujourd’hui, y sont impliqués au quotidien pour tenter de décloisonner les pratiques thérapeutiques, sociales, culturelles.
Les habitants et visiteurs (lecteurs, musiciens, gemeurs, impatients...) sont invités à se joindre aux émissions.
(SUITE) RADIOPHONIES - ATELIER GÉNÉRAL EN PRÉSENCE DE
- ATELIER EN FORME D'ÉTOILE AVEC LES GROUPES D’ENTRAIDE MUTUELS DU MANS TÉJIRA, LOISIR, DIFFÉRENTS ET ENSEMBLE
Initiés par le collectif avec les GEM du Mans, ces ateliers ouverts de lectures et d’enregistrements radiophoniques avait réunis en 2013 différentes voix autour du texte Célébration d’un mariage improbable et illimité et de Questions au temps qui passe d’Eugène Savitzkaya. Ce travail dont le coeur est résolument polyphonique avait donné lieu à des lectures publiques et à une radiodiffusion.
Cette année, sous le signe des étoiles, les ateliers traversent une constellation de textes poétiques habités par la question du voyage immobile, par celle de l’immensité intérieure et de la rêverie cosmique, étoiles filantes, éclipses, poussières... qui seront repartagés lors des ouvertures publiques et des radiodiffusions. Un travail de préparation corporelle a accompagné les ateliers, permettant de cheminer avec le corps et la parole.
- ATELIER DE LECTURE DE L'HÔPITAL DE JOUR DE BONDY
« Encore heureux... » a accueilli l'atelier en 2013 et 2014, à l'occasion de lectures de textes de Bertolt Brecht et de Daniil Harms. Cette année, l'équipe de Bondy a présenté des lectures d'Ubu roi d'Alfred Jarry en Seine-Saint-Denis, à l'hôpital de jour et à la bibliothèque de Bondy.
Mais nous sommes trop nombreux (presque tout l'hôpital de jour !) à participer à cette pièce de Jarry, nous ne pouvons pas tous venir au Mans pour refaire cette lecture. Alors, pour l'occasion, nous apporterons un texte de Bernard Heidsieck qui s'appelle Vaduz et pourrait devenir une lecture publique ou une radiophonie en compagnie des habitants et visiteurs de la Fonderie.
Des gravures réalisées cette année avec Joachim Gatti ainsi que des portraits de poètes (Alfred Jarry, Elio Vittorini, Géronimo, Marguerite Duras.... ) de Jean-Jacques Sinceau, seront également visibles.
- ATELIER DES BOUSSOLES À ARGENTEUIL
Cet atelier radio se développe notamment autour d'une enquête engagée par le Service d'Aide à la Vie Sociale (SAVS) du Plessis-Bouchard (Val d'Oise) ; il est mené par les personnes accueillies et l'équipe. Des circulations (projections de films, débats enregistrés, prises de son lors de lectures publiques...) se sont précisées depuis l'an passé entre institutions et lieux de soins, à une échelle locale et au sein des rendez- vous « Encore heureux...». Lors des rencontres de juin, l'Atelier des boussoles vient, à l’occasion des radiophonies, partager ses pérégrinations dans les villes et institutions du Val d'Oise.
- CLINIQUE DE LA BORDE (COUR CHEVERNY)
Des échanges réguliers ont lieu entre un groupe de soignants de la clinique de La Borde et le collectif « Encore heureux...», au sujet notamment de ce qui se cherche dans ce qu’on appelle « la psychothérapie institutionnelle », tournant autour des notions d’accueil, de soin, de la clinique (au sens d’une boîte à outils théorique et pratique qui se construit dans un travail quotidien en compagnie de la psychose). Ces échanges concernent également les expériences d’ateliers radio, création sonore, théâtre, écriture, qui ont lieu au sein du club thérapeutique : partages d’expériences et de mises en question, récits des processus de travail.
Plusieurs groupes de patients et soignants sont venus régulièrement à la Fonderie assister à des spectacles, participer à un atelier, partager un dîner, ou visiter dernièrement les locaux de Radio Alpa...
Un groupe de La Borde viendra en séjour dans la semaine du 16 juin, poursuivre l’invention de ces échanges.
- ASSOCIATION HUMAPSY
Présent depuis 2013 au sein du collectif « Encore heureux... », Humapsy est une association fondée par des patients suivis en psychiatrie, dans le but de défendre une psychiatrie humaniste qui est attaquée par les derniers projets de loi. Les orientations soutenues par les autorités laissent place à une psychiatrie sécuritaire qui, sous couvert de traitement scientifique, trie les malades, recoure à la contrainte de façon courante et décomplexée. Nous luttons au nom des personnes les plus souffrantes qui lorsque l'institution dysfonctionne sont les premières à en souffrir. Nous militons pour un soin relationnel qui est un rempart contre l'arbitraire des protocoles et pour soutenir la création et l’expression des personnes en souffrance psychique.
[cf. www.humapsy.wordpress.com]
LUNDI 15 JUIN À 20H30
Projection
Entretien avec Jean-Claude Polack (50 minutes)
FILM RÉALISÉ PAR Stéphane Gatti avec Pierre-Vincent Cresceri et Joachim Gatti, dans le cadre de l'exposition Comme un papier tue-mouches dans une maison de vacances fermée - la parole errante (montreuil).
En rencontrant Félix Guattari, Jean-Claude Polack, psychiatre, s’engage dans l’expérience menée depuis 1953 à la clinique de La Borde. Là se met en œuvre, avec Jean Oury, le projet de la psychothérapie institutionnelle : pour pouvoir soigner les fous, il faut aussi soigner l’institution. Indistinction des tâches et absence de murs, au propre comme au figuré, permettent une remise en cause permanente de l’hôpital et de ses routines délétères. Nombre de militants politiques, avant comme après 68, profitent de cette expérience ; car Guattari s’intéresse aussi bien aux organisations révolutionnaires, institutions souffrant elles-mêmes de leurs maladies propres – tendances groupusculaires, dogmatisme, indifférence aux individus, reproduction en leur sein des aliénations sociales et mentales qu’elles combattent. Il s’attache également à replacer les subjectivités dans leur histoire et dans l’histoire ; projet pratique qui culmine théoriquement dans le concept de schizo- analyse, développé avec le philosophe Gilles Deleuze. Réfléchir sur les voies et les processus de la subjectivité, c’est également prendre acte de la nouveauté qui surgit avec 68, événement qui déborde les pensées déterministes. Jean-Claude Polack reste à La Borde de 1964 à 1976 ; il quitte la clinique dans le sillage de Félix Guattari, départ qui met fin à un cycle dans la vie de ce collectif.
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JEUDI 18 JUIN À 11H
Observatory V (suite)
Déambulation de la Fonderie à l’IME Vaurouzé
2629 mètres séparent la Fonderie et l'IME Vaurouzé, 2629 mètres pour acheminer divers éléments de toutes formes et de tous poids vers leur destination finale où sera monté un observatoire astronomique, à la lisière du terrain de foot et de l’IME. Mais comment faire pour transporter tout ça ? C'est grand et c'est lourd un observatoire astronomique et nous n'avons que nos mains et nos pieds ; il nous faudrait des roues, oui c'est ça des roues sur des charrettes et l'observatoire sur les charrettes et alors on les poussera les traînera les trimbalera, dans une procession, une parade, un défilé astronomique jusqu'à notre destination où nous assemblerons le tout dans un nuage de fumée de barbecue en attendant que les bandes équatoriales de Jupiter, la division des anneaux de Saturne, l'amas d'étoiles de la pléiade et tout ce bordel cosmique veuille bien se montrer.
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DU 11 AU 13 JUIN ET DU 15 AU 19 JUIN
Le Studiolo
Librairie-bibliothèque
Le Studiolo : un centre de ressources en forme de boussole, à partir de ce qui existe et avec : des étagères, une table, des fauteuils. En association avec le café-librairie Michèle Firk, l’association Précipité (Montreuil) et la librairie L’herbe entre les dalles (Le Mans).
Ici, on pourra venir déposer un texte, feuilleter un livre ou une archive, regarder un dessin, déposer un tract ou un poème, acheter un roman ou noter la référence d’un livre introuvable ; ou bien consulter le dernier numéro du journal d’un lieu de soin, lire le programme d’un atelier lecture organisé dans un centre de jour, les brochures d’un ciné-club organisé par un GEM... Il sera un lieu pour s’arrêter, discuter, fabriquer de nouveaux voisinages aux abords des temps de radiophonie, lectures, pièces de théâtre et projections.
EXPOSITION (EN CONSTRUCTION)
« En voilà du travail ! Vous ne pouvez pas imaginer l’acharnement qu’il me faut pour ne rien oublier. Il y aurait de quoi devenir fou, si on ne l’était déjà... »
Adolf Wölfli
Dans le prolongement du Studiolo, nous souhaitons ouvrir des espaces où seront montrées des œuvres ayant trait à une forme de vagabondage actif au sein des arrières cuisines culturelles, pour faire entrer en résonance des empreintes qu’il n’est pas facile de nommer sans tomber dans le vocabulaire normatif : document – travail plastique – œuvre d’art, selon une logique de montage ou de bon voisinage. Autrement dit, qu’est-ce qu’une série de gravures imprimées dans un GEM ou un hôpital de jour en banlieue parisienne peut avoir de commun avec une charrette de télescope bricolée en compagnie ou des constructions en provenance de Reims ? L’idée, si vous voulez, est de continuer, vaille que vaille, à voir et penser ce qui sensiblement se fabrique à l’écart et au sein d’institutions ; sachant que chaque exercice présenté condense probablement l’empreinte d’une intention contrariée.
MERCREDI 17 JUIN À 20H30
Rencontre
Lise Maurer et Émile Josome Hodinos : « Tenu d’inscrire »
Lise Maurer présentera l’œuvre d’Ernest Ménétrier plus connu sous le nom d’Hodinos qui compte parmi les plus anciennes réalisées au cours d’un internement psychiatrique. En 1876, à l’âge de vingt-trois ans, cet apprenti graveur en médailles, ancien communard, un temps élève des Beaux-arts de Paris, présente un « état d’excitation maniaque avec hallucinations ». Il est « placé » à la Maison de Santé de Ville-Evrard où il décédera en 1905.
L’œuvre réalisée au crayon et à l’encre, organisée en albums soigneusement cousus, fut rapidement défaite, au nom de la science et de la propriété médicale. Hodinos s’en plaint dans sa biographie : « Toutes mes médailles sur papier m’ont été presque prises... ». Aux Etats Unis, en 1936, deux dessins à l’avers bleu participeront de l’exposition L’art fantastique, Dada et le surréalisme. Ces ouvrages sortiront définitivement du champ clos de la pathologie de l’expression grâce à l’action du peintre Jean Dubuffet, créateur du concept d’Art Brut.
Lise Maurer, psychanalyste, ancienne Psychiatre des Hôpitaux a écrit le fascicule N°18 des cahiers de L’Art Brut consacré à Hodinos. Elle anime le séminaire du GREC, « De la trinité en déroute au sinthome ». Ses recherches concernent particulièrement les œuvres de Hodinos, de Jeanne Tripier et de Laure Pigeon.
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EN COURS D'ÉLABORATION
Atelier en forme de bruits
« Encore heureux...» accueillera également cette année l’atelier En Forme de Bruits (Paris). Il s’agit d’un atelier de théâtre amateur où sourds (signants ou oralisants), entendants (familiarisés avec la langue des signes, ou profanes) se retrouvent, tous mus par le même désir d’aller vers l’autre. C’est un petit laboratoire qui questionne le langage et sa disparition dans le jeu théâtral. Il est conduit par trois metteurs en scène : un sourd (Olivier Schétrit), une bilingue (Sabrina Dalleau) et un entendant (Sébastien Derrey), qui partagent la différence de leur expérience et de leurs perceptions. C’est un lieu où l’on se réunit autour d’une même pratique en inventant un langage commun par les moyens du théâtre. Durant chaque séance, les participants sont invités à dire autrement, au-delà de leurs propres langues, en dessinant les signes d’un corps parlant.
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LICENCES 1-1004663 / 2-1004664 / 3-1004665
STRUCTURES PARTICIPANTES ET PRÉSENTES À CES RENTONTRES
IME Vaurouzé (Le Mans), ESAT-ATIS de La Flèche, GEM Téjira, Gem's Loisir, Gem Différents et Ensemble (Le Mans), Association Humapsy, GEM La Locomotive et Centre Antonin Artaud (Reims), Atelier en forme de bruit (Paris), Association Précipité (Montreuil), Hôpital de jour Le Presbytère (Bondy), Clinique de La Borde (Cour Cheverny), GEM Les Envolées (Aulnay sous Bois), SAVS du Plessis-Bouchard, Groupe Les Volontiers (Le Mans), C.H.S. de La Sarthe, Ensemble Offrandes (Le Mans), Radio Alpa/MJC Prévert (Le Mans), Radio Primitive (Reims), ESAT/SAS Turbulences ! (Paris), Association 1&1 (Lille), Atelier hors champ (Le Mans), Librairie L’Herbe entre les dalles (Le Mans), Librairie Michèle Firk (Montreuil), Clis de l’école primaire Jean Macé (Le Mans), Association Familles Rurales (Sarthe)...
Le collectif « Encore heureux...» 2015 est pour la troisième année accueilli par La Fonderie, porteuse de ce mouvement.
Il est constitué de
Claudie Douet, Jean-Baptiste Leroux, Olivia, Fred, Matthieu, Stéphanie Béghain, Élie Baissat, Olivier Derousseau, Leïla Lemaire, Pascale Nandillon, Frédéric Tétart, Tristan Varlot, Olivier Nourisson, Clément Longin et Laurence Chable.
Régulièrement rejoints par
Christophe Dulac, Christophe Mugnier, Franck Boucher, Patrick Mahieu, Linda Felkaoui, Martin Moulin, Patrice Eymann, Alexis Forestier, Bruno de Coninck, Joachim Gatti, Pierre- Vincent Cresceri, Cesar Covacevich, Joris de Bisschop...
À ce jour, l’initiative « Encore heureux...» est soutenue par la Ville du Mans, le Conseil Général de la Sarthe, la Direction Régionale des Affaires Culturelles des Pays de La Loire (ARS/Culture), le Conseil Régional des Pays de la Loire et La Fonderie.
La Fonderie est subventionnée par la Direction Régionale des Affaires Culturelles de La région Pays de La Loire, la Ville du Mans, le Conseil Régional des Pays de La Loire et le Conseil Général de la Sarthe.